
La saison des budgets 2023 bat son plein dans un contexte particulièrement compliqué. Inflation, indexations et coût de l'énergie plombent les finances communales. Gembloux n'échappe pas au constat.
Plus de 38 millions d'euros sont nécessaires pour faire fonctionner la ville et financer ses partenaires contre 32 prévus en 2022. La ville augmente ses dotations au centre culturel, au CPAS, à la police,... Dans ce domaine, c'est celle à la zone de secours NAGE qui remporte la palme : + 58%. "Nous revenons au montant que la ville apportait à la zone en 2019. L'effet positif de l'intervention des provinces dans le financement des zones de secours est complètement neutralisé car le Fédéral ne respecte pas ses engagements" s'indigne le bourgmestre. Pour autant, Benoît Dispa (Bailli) se veut rassurant pour le budget de sa ville : "La prudence dont nous avons fait preuve en temps de vache grasse produit ses dividendes en temps de vache maigre" affirme-t-il.
Un budget équilibré grâce à la chance ?
Le budget 2023 est en effet en équilibre à l'exercice propre... mais à condition de puiser 1 120 000 euros dans les réserves. Coup de chance, heureusement, le Fédéral annonce la perception de 14 et non 12 mois de recettes de l'impôt des personnes physiques en 2023 afin de résorber le retard de versement soit un montant supplémentaire estimé de près d'1,9 millions d'euros. Une somme qui sera mise en réserve et permettra donc d'avoir même des provisions plus importantes pour 2024. Pas de quoi rassurer l'opposition. "Les réserves diminuent d’année en année et même si elles augmentent cette fois grâce à cette surprise, l’argent miracle ne tombera pas du ciel chaque fois" met en garde Valérie Hautot (PS). "Passez-moi l'expression mais vous avez le cul bordé de nouilles. Attention cependant, à ce rythme, on va droit dans le mur" ajoute Alain Goda (MR). L'échevin des Finances, Gauthier le Bussy (Ecolo), rappelle de son côté que les impôts n'augmentent pas et que la ville a su équilibrer son budget sans avoir recours aux assouplissements et aides permis par la région comme par exemple le recours au déficit.
11 millions et demi d'euros d'investissements prévus en 2023
Un peu plus de 11 millions et demi d'euros devraient être investis l'an prochain pour la réalisation de projets comme la rénovation du château du Bailli, celle de la maison des sorcières à Lonzée, l'achat du terrain pour le futur centre aquatique et le réaménagement de la place de Beuzet pour ne citer qu'eux. "La probabilité que ces projets se réalisent en 2023 est forte. Les autres, nous ne les avons pas repris mais cela ne veut pas dire qu'ils ne s'ajouteront pas en cours de route" explique Gauthier le Bussy. On peut penser au hall pour le service travaux ou la rénovation du foyer communal par exemple. Valérie Hautot pointe "le peu d'investissements par rapport aux besoins grandissants de la population". Un avis opposé à celui de l'échevin des Finances. "Au contraire, je pense que nous avons tendance à trop investir. Il faut être prudent d'autant que de gros projets arrivent" prévient Gauthier le Bussy. MR et PS ont voté contre le budget 2023, de même que le conseiller communal DéFI, Carlo Mendola, qui n'a pas justifié son vote.
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